Ses exploits en circuit et en rallye

Alors qu’une évolution Turbo 16 de la 205 GTI est développée par Peugeot Talbot Sport pour le Groupe B et les rallyes raids, la version de base va donner du fil à retordre à ses concurrentes. Que ce soit sur les circuits dans des courses de Tourisme ou sur les routes et les pistes en rallye. Durant une décennie, la 205 GTI va ainsi s’illustrer depuis la plus modeste course de côte régionale jusqu’à certaines épreuves du Championnat du Monde des Rallyes.

Comme ce fut le cas avec la Renault 8 Gordini quinze ans plus tôt, la Peugeot 205 GTI est la petite voiture sportive qui va marquer toute une génération de coureurs au milieu des années 1980. À cette époque, les épreuves de rallye internationales sont dominées par les monstrueux bolides de Groupe B parmi lesquelles la Peugeot 205 Turbo 16 qui se couvre de gloire. Toute une jeunesse rêve alors de compétition sans avoir forcément la possibilité de franchir le pas, faute de moyens. Sous la férule de Peugeot Talbot Sport, la 205 GTI sera une formidable voiture école pour de nombreux pilotes débutants.

Au Rallye de Monte Carlo de 1985, pas moins de dix Peugeot 205 GTI 1.6 sont engagées, dont trois abandonnent, parmi lesquelles celle de l’équipage Henri Cabaniols et Régine Cabaniols.

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Avec le soutien de PTS

Alors que Peugeot s’illustre au plus haut niveau de la compétition avec sa fabuleuse 205 Turbo 16 qui remportera le Championnat du Monde en 1985 et 1986, Jean Todt, le responsable de Peugeot-Talbot Sport depuis octobre 1981, soutient parallèlement l’implication de la marque au lion dans des catégories plus modestes. La 205 GTI va être l’outil idéal pour cette démarche permettant de rapprocher le constructeur de ses clients grâce à l’homologation de cette petite bombe en Groupe N et A. Pour cela, PTS s’appuie également sur le Groupement des Concessionnaires et Agents Peugeot (GCPA) qui parraineront des pilotes, ainsi que sur les nombreux Clubs PTS chargés de repérer les champions en herbe. Dans cette même optique, la branche Promotion Sportive de Peugeot, dirigée par Jean-Pierre Nicolas, renforce la «boutique» Peugeot Talbot Sport qui édite annuellement un catalogue de pièces de compétition homologuées vendues aux concessionnaires de la marque, mais aussi aux préparateurs tels que Ruggeri, Almeras ou Bouhier, ainsi qu’aux pilotes privés en direct. Cette organisation compétente et rigoureuse permettra à Peugeot et sa 205 GTI de figurer en bonne place dans de nombreuses compétitions pendant de longues années.

La 205 GTI 1.6 pilotée par Alain Crozet et son équipier Patrick Pivato au Rallye de La Baule de 1984 où ils se classent 25e.

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Un palmarès impressionnant

Le nombre des participations et des victoires de la 205 GTI dans la plupart des disciplines du sport automobile est impossible à établir, tant cette voiture s’est retrouvée alignée dans des épreuves de tous niveaux et de toutes natures : courses de côte, rallye-cross, slaloms, rondes régionales ou rallyes internationaux... La première victoire répertoriée est celle de l’équipage Crozet-Pivato en Groupe N lors du Rallye des Garrigues, le 31 mars 1984. Le premier succès en Championnat du Monde est réalisé au Rallye du Portugal de 1985 avec la victoire en Groupe N des Allemands Ewald Klein et Günther Witzmann (20e au classement général). On retrouve des victoires de catégories de la Peugeot 205 GTI dans des épreuves régionales jusqu’en 1995 ; ce qui en dit long sur la capacité de cette voiture à tenir tête à des concurrentes plus récentes. En Groupe A comme en Groupe N, la 205 GTI n’avait en effet que très peu de points faibles et, à ses débuts, seules les Renault 5 GT Turbo et Renault 11 Turbo lui feront sérieusement de l’ombre dans sa catégorie. 

Pierre Jaussaud et Philippe Forgues abandonneront au Rallye de l’Acropole de 1988.

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Une Coupe spécifique

Dans le prolongement de la Coupe 104 ZS ESSO PEUGEOT lancée en 1980, une autre compétition est créée par Peugeot Talbot Sport à partir de 1984. Appelée Coupe 205 GTI, elle était réservée comme son nom l’indique à la petite sportive de la marque de Sochaux. Cette compétition était organisée par le Club Peugeot Talbot Sport, dont le siège se trouvait à Boulogne, en partenariat avec les sociétés Michelin et Shell. Cette coupe se déroulait dans le cadre des rallyes figurant au calendrier de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA) et de la Fédération Internationale du Sport Automobile (FISA). Elle comprenait quatre épreuves sur asphalte et quatre sur terre. Chaque année, une cinquantaine de participants s’inscriront à cette Coupe 205 GTI qui se disputera jusqu’en 1988. Les seules voitures acceptées devaient répondre au règlement des Groupe N et A. À chaque épreuve, le gagnant recevait une prime de 32 500 Francs (Groupe A) et 27 500 Francs (Groupe N) tandis que le vainqueur en fin de saison se voyait financer la saison suivante en Championnat de France des Rallyes. Les lauréats de ce challenge seront (de 1984 à 1987) : Jean Louis Riblet, Jean-Sébastien Couloumies, Jacques Dubert, Jean-Marc Ivens et Gérard Pradelle.

Michel Brunasso et Matos De Faria lors du Critérium Alpin-Behra de 1985 inscrit au Championnat d’Europe (classés 16e).

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Les débuts de Delecour

Le pilote François Delecour est l’exemple parfait du rallyman en herbe qui a fait ses premières armes au volant de la 205 GTI. Cette grande figure des rallyes qui a remporté quatre manches du Championnat du Monde (classé 2e en 1993), a en effet longtemps couru avec cette voiture associé à sa navigatrice Anne-Chantal Pauwels. Après des débuts difficiles avec une Talbot Samba Rallye, il participe, avec la Peugeot 205 GTI, au Championnat de France des rallyes de 2e Division en 1985, puis au Championnat de France des rallyes en 1986 et 1987, ainsi qu’à quelques courses en Championnat d’Europe et en Championnat du Monde (2e en Groupe N2 au Monte Carlo 1987). Ses belles performances lui vaudront de devenir pilote officiel du Groupement des Concessionnaires et Agents Peugeot l’année suivante, ce qui lancera définitivement sa carrière internationale.

Engagée en groupes A et N

Durant son long parcours en compétition, la Peugeot 205 TI sera engagée essentiellement en Groupe A et en Groupe N, qui correspondent à des catégories de voitures de course instaurées par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) à partir de 1982. Le Groupe A, assez onéreux du fait de sa préparation poussée, regroupait les voitures de tourisme modifiées dont le modèle de base devait être construit à au moins 2 500 exemplaires par an. Les modifications qui touchaient la mécanique et le châssis étaient soumises à une homologation de la FIA pour chaque nouvel élément utilisé en course. Le Groupe N était quant à lui choisi par des pilotes moins fortunés. Cette catégorie comprenait en effet les voitures de tourisme de grande production avec des modifications limitées par rapport au modèle de série. La 205 GTI entrait dans la classe N3 dont la cylindrée allait de 1 600 à 2 000 cm3.