Les 141-R, reines tardives du pétrole

24/06/2025

Les 141-R, reines tardives du pétrole

Avec les 141-R, le règne du charbon en France décline subitement.

Read more

Avec les 141-R, le règne du charbon en France décline subitement. Depuis sa création, au début du xixe siècle, faite par l’association de la locomotive à vapeur et de la voie ferrée, le charbon de haute qualité, de type industriel à haut pouvoir calorifique (Cardiff, Pennsylvanie, Ruhr, etc.) s’est imposé. Pour des pays comme la France, ce charbon doit être importé et son prix est exorbitant.

Le raffinage du pétrole permet d’obtenir de très nombreux produits spécifiques, mais tous ces produits doivent être traités et ne peuvent être utilisés directement. On obtiendra des gaz
liquéfiés (butane, propane), de l’essence directe qui est à réformer par catalyse pour donner des carburants de type automobile ou aviation : le kérosène utilisé pour les réacteurs d’avion et le gazole utilisé pour les moteurs diesel. C’est l’époque où le «fuel-oil» devient du fioul et le «gas-oil» du gazole !

Le fioul est un produit lourd (huile combustible) appelé encore mazout. Enfin les paraffines et bitumes sont des produits lourds eux aussi, mais obtenus par distillation sous-vide des résidus. Le terme de « fuel-oil »  (ou encore abrégé en  « fuel ») est anglais, mais avec la 141-R il est francisé en « fioul ». Le terme « gas-oil » est devenu pour les mêmes raisons « gazole ».

La différence principale entre une 141-R « fuel » et une 141-R « charbon » réside surtout dans le tender. Sur le diagramme, en haut, le classique tender à charbon avec sa grande soute à toit ouvert dominant la caisse, et en bas, le tender à fuel avec son imposant réservoir à toit lisse et fermé. L’eau est dans des caisses entourant les soutes.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

La différence principale entre une 141-R « fuel » et une 141-R « charbon » réside surtout dans le tender. Sur le diagramme, en haut, le classique tender à charbon avec sa grande soute à toit ouvert dominant la caisse, et en bas, le tender à fuel avec son imposant réservoir à toit lisse et fermé. L’eau est dans des caisses entourant les soutes.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Les premiers essais

Ils ont commencé en 1887 en Roumanie, un pays qui manquait de charbon. À la suite du succès de ces essais, l’emploi du mazout s’est répandu en Russie et en Asie, mais sous la forme de la chauffe mixte avec projection de mazout sur le charbon.Bien entendu la présence de champs pétrolifères aux États-Unis a conduit ce pays à équiper un très grand nombre de ses locomotives à vapeur. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les réseaux des États-Unis consomment 17 000 000 tonnes de mazout et 124 000 000 tonnes de charbon, soit 14% du mazout et 20% du charbon produit sur place. L’Angleterre en fait de même durant les grèves minières de 1912, 1921 et 1926, puis abandonne cette technique pour la retrouver, comme en France, au lendemain de la guerre.

Dès 1888, au Royaume-Uni (pourtant grand producteur mondial de charbon) il est déjà question d’essayer sur les locomotives à vapeur du Great Eastern Railway le système Holden avec démarrage à l’huile minérale accélérant la combustion du charbon. En haut à droite : dessin d’un injecteur.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Dès 1888, au Royaume-Uni (pourtant grand producteur mondial de charbon) il est déjà question d’essayer sur les locomotives à vapeur du Great Eastern Railway le système
Holden avec démarrage à l’huile minérale accélérant la combustion du charbon. En haut à droite : dessin d’un injecteur.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Un exemple intéressant : des essais sur PLM dès 1919

Le réseau français du PLM décide de faire l’essai de la chauffe au mazout dès 1919 sur des locomotives de manœuvres. La transformation de 35 locomotives dans les ateliers de Villeneuve-St-Georges coûte environ 450 000 francs, mais permet une économie annuelle de 300 000 francs. De fait, au lendemain de la Première Guerre mondiale, le charbon est devenu très cher. Devant les excellents résultats obtenus, la compagnie transforme ensuite 90 locomotives pour les dépôts de Villeneuve, Paris et Lyon.

Avec l’arrivée de la traction diesel, les dépôts changent et se transforment en véritables stations-service avec des postes de distribution du type automobile. Les dépôts utilisant des 141-R fuel s’équiperont ainsi, avec des voies de garage pour des trains entiers de wagons-citernes.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Avec l’arrivée de la traction diesel, les dépôts changent et se transforment en véritables stations-service avec des postes de distribution du type automobile. Les dépôts utilisant des 141-R fuel s’équiperont ainsi, avec des voies de garage pour des trains entiers de wagons-citernes.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Le débat sur la traction diesel en France après la Seconde Guerre mondiale

La mise en service de nouvelles locomotives diesel de ligne et de manœuvres, de nouveaux types d’autorails unifiés marque ces années 1946-1950 durant lesquelles la SNCF se convertit progressivement à la traction diesel. Elle voit dans ce mode de traction un substitut à la traction vapeur sur les lignes dont le trafic ne justifie par une électrification. En effet, pour la SNCF, la traction diesel n’est pas une urgence. Elle laisse alors échapper l’opportunité d’utiliser un pétrole encore à très bas prix qui fera la joie de ses concurrents.

De nombreuses missions d’ingénieurs SNCF vont étudier le chemin de fer américain qui est encore, à la fin des années 1940, le meilleur du monde : ce qui frappe ces experts est l’abandon de la traction vapeur par le réseau américain au profit de la traction diesel ; alors que le pays produit un charbon excellent pour la traction et moins cher que le pétrole en coûts de traction. Le triomphe de la traction diesel aux USA va jusqu’à la dépose de caténaires sur des lignes électrifiées et la reconversion au diesel : un choix frappant quand on sait que les Américains passent pour ne rien faire au hasard et savoir investir dans ce qui rapporte.

La SNCF hésite à se lancer dans une politique intensive de la traction diesel. Elle a, c’est vrai, un parc important de locomotives à vapeur neuves ou récentes et performantes qu’il faut utiliser. La commande massive des 1 323 locomotives à vapeur type 141-R au lendemain de la guerre, signée par un Louis Armand pourtant partisan de la traction électrique, peut-elle apparaître comme une erreur économique privant la SNCF de l’opportunité offerte par un pétrole abondant et bon marché ? N’aurait-il pas fallu commander 1 323 locomotives diesel de performances équivalentes qui existaient déjà dans les catalogues des constructeurs américains ?

La 220 « Coupe-vent » du PLM, reine de la Belle Époque

Cette très belle locomotive est la plus connue de la période appelée la Belle Époque. Elle est l’objet d’un véritable engouement parce qu’elle remorque les trains les plus prestigieux de la compagnie du PLM en direction de la Côte d’Azur.

Il faut passer d’un essieu à deux essieux moteur

L’accroissement du poids des trains vers les années 1860, du fait de voitures plus lourdes, plus spacieuses et plus résistantes en cas de choc, impose des locomotives plus puissantes, plus lourdes, comportant alors deux essieux moteur accouplés par bielle. Mais l’ajout du bogie permet une meilleure inscription en courbe et un guidage précis de la locomotive.

Locomotive PLM type 220, N° 80, série 220C61 à 220C180 puis 220A1 à 220A120, construite entre 1898 et 1901. Nous sommes à la gare de Cannes en 1906. La porte de boîte à fumée et l’avant de la cabine en « coupe-vent » feront la célébrité du type, jusque dans les trains-jouets.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Locomotive PLM type 220, N° 80, série 220C61 à 220C180 puis 220A1 à 220A120, construite entre 1898 et 1901. Nous sommes à la gare de Cannes en 1906. La porte de boîte à fumée et l’avant de la cabine en « coupe-vent » feront la célébrité du type, jusque dans les trains-jouets.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

De la «Petite C» à la «Grosse C»

En 1894, l’ingénieur en chef du PLM Baudry lance les locomotives type 220 série C21 à C60. Elles sont capables de remorquer des trains de plus de 200 tonnes à 90 km/h, développant une puissance de plus de 1 000 chevaux au crochet de traction. Elles restent en service jusqu’en 1929.

Mais en 1898, de nouvelles «C » furent mises en service : les «Grosses C» formant la série C61 à C180. Ces nouvelles locomotives sont les premières machines à vapeur françaises vraiment très puissantes ; elles sont capables d’assurer un service de Paris à Marseille à la vitesse commerciale de 87 km/h avec des trains de 200 à 300 tonnes. Elles restent en service jusqu’en 1936, et l’une d’elles, la C115, se trouve au musée de « La Cité du Train » à Mulhouse.

En 1948, dans les grandes gares parisiennes règne l’habitude de « voyager lourd » avec une quantité de bagages incroyable. Des armées de porteurs et des « trains » électriques de chariots à bagages courent depuis les guichets d’enregistrement des bagages et les fourgons des trains à quai. Ce temps est, bien sûr, révolu…© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

En 1948, dans les grandes gares parisiennes règne l’habitude de « voyager lourd » avec une quantité de bagages incroyable. Des armées de porteurs et des « trains » électriques
de chariots à bagages courent depuis les guichets d’enregistrement des bagages et les fourgons des trains à quai. Ce temps est, bien sûr, révolu…© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Collection Trainsconsultant-Lamming

Recent articles

Paiement 100% sécurisé

Paiement 100% sécurisé

Payez en toute sérénité grâce à notre système de sécurité avancé et cryptage des données.

Emballage sécurisé

Emballage sécurisé

Vos produits sont soigneusement protégés et expédiés avec un suivi complet pour garantir leur arrivée en parfait état.

Livraison rapide et fiable

Livraison rapide et fiable

Recevez vos commandes rapidement avec des partenaires de livraison de confiance.

Abonnement flexible

Abonnement flexible

Adaptez votre abonnement selon vos besoins et résiliez facilement à tout moment.

Nous sommes à votre écoute

Nous sommes à votre écoute

Notre service client est disponible pour répondre à toutes vos questions rapidement et efficacement.